12 septembre 2007
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Grand mess de l'art moderne international, la Documenta d'art a ouvert ses portes à Kassel en Allemagne en juin 2007 et, jusqu'au 23 septembre, accueille la fine fleur des artistes, quelque soit leur support d'expression. Pour preuve, cette 12ème édition (d'une manifestation qui se déroule tous les 5 ans) reçoit Ferran Adria, chef catalan du restaurant El Bulli. Interprète magistral d'une gastronomie moderne empruntée à la science, il est le chef de file de la cuisine moléculaire formulée avant lui par Hervé This et mise en scène de nombreux chefs français parmi lesquels Pierre Gagnaire, Marc Veyrat, Thierry Marx ou encore Jacques Decoret.
Une véritable consécration pour le "Dali de la bouffitude" (comme le surnomme Périco Légasse dans Marianne du 8 septembre), après avoir été déjà élu meilleure chef du monde par la presse internationale !
Sous la houlette du chef espagnol, la cuisine est une science devenue spectacle, un art vivant qui se trouve aujourd'hui propulsé sur la scène picturale internationale ! Mais est-ce encore de la cuisine ? Le plaisir des yeux, l'intérêt intellectuel et sensoriel suffit-il à oublier le manque de plaisir gustatif, la disparition du produit en tant que tel, au profit de sa "transcendance" culinaire ? Esthétique, recherche, réflexion intellectuelle et aboutissement créatif prévalent à El bulli et sont en effet plus du ressort de l'oeuvre d'art que de celui d'une cuisine de plaisir. Quand il n'y a plus que mousses, gelées, émulsions et autres espumas, où se trouve le produit (dit "noble" ou pas) ?
Comment se passer de mastication, distillant les jus, les sucs, les parfums par rétro-olfaction, le plaisir des arômes mêlés et des textures différentes en bouche ; ces dernières sont ici conceptualisées, on en a grossi le trait, forcé la silhouette, mesuré scientifiquement les possibilités. Comment pourrait-il subisiter une émotion à par la surprise et l'amusement ?
Voici pour parler gastronomie, mais pour rejoindre la diététique et la santé, juste au passage, rappelons combien sont néfastes ces abus de mousses, purées, textures molles : la santé des dents, celle de notre système digestif sont mises à mal par un bol alimentaire de plus en plus "mou", et ce sont nos enfants qui risquent d'en pâtir le plus s'ils prennent de mauvaises habitudes... réhabilitons donc les produits à mâcher, lentement, longuement, le pain, la viande, les légumes non réduits en purée...
Revenons en somme à des mets qui, sans forcément être simplistes, rendent hommage aux produits de base, de qualité, produits puis cuisinés sainement. Et gardons la touche "Adria" pour de ponctuelles notes délirantes, festives, ludiques...
La science nous apprends beaucoup sur ce que nous mangeons, comment, pourquoi, avec qui nous le mangeons, nous nous cultivons et nous embembellissons aussi notre art de manger, mais n'oublions pas le plaisir simple d'un repas convivial, partagé autour de beaux produits...
Une véritable consécration pour le "Dali de la bouffitude" (comme le surnomme Périco Légasse dans Marianne du 8 septembre), après avoir été déjà élu meilleure chef du monde par la presse internationale !
Sous la houlette du chef espagnol, la cuisine est une science devenue spectacle, un art vivant qui se trouve aujourd'hui propulsé sur la scène picturale internationale ! Mais est-ce encore de la cuisine ? Le plaisir des yeux, l'intérêt intellectuel et sensoriel suffit-il à oublier le manque de plaisir gustatif, la disparition du produit en tant que tel, au profit de sa "transcendance" culinaire ? Esthétique, recherche, réflexion intellectuelle et aboutissement créatif prévalent à El bulli et sont en effet plus du ressort de l'oeuvre d'art que de celui d'une cuisine de plaisir. Quand il n'y a plus que mousses, gelées, émulsions et autres espumas, où se trouve le produit (dit "noble" ou pas) ?
Comment se passer de mastication, distillant les jus, les sucs, les parfums par rétro-olfaction, le plaisir des arômes mêlés et des textures différentes en bouche ; ces dernières sont ici conceptualisées, on en a grossi le trait, forcé la silhouette, mesuré scientifiquement les possibilités. Comment pourrait-il subisiter une émotion à par la surprise et l'amusement ?
Voici pour parler gastronomie, mais pour rejoindre la diététique et la santé, juste au passage, rappelons combien sont néfastes ces abus de mousses, purées, textures molles : la santé des dents, celle de notre système digestif sont mises à mal par un bol alimentaire de plus en plus "mou", et ce sont nos enfants qui risquent d'en pâtir le plus s'ils prennent de mauvaises habitudes... réhabilitons donc les produits à mâcher, lentement, longuement, le pain, la viande, les légumes non réduits en purée...
Revenons en somme à des mets qui, sans forcément être simplistes, rendent hommage aux produits de base, de qualité, produits puis cuisinés sainement. Et gardons la touche "Adria" pour de ponctuelles notes délirantes, festives, ludiques...
La science nous apprends beaucoup sur ce que nous mangeons, comment, pourquoi, avec qui nous le mangeons, nous nous cultivons et nous embembellissons aussi notre art de manger, mais n'oublions pas le plaisir simple d'un repas convivial, partagé autour de beaux produits...