9 novembre 2007
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La semaine passée se sont déroulées les Journées Gourmandes de Vaison la Romaine, vous avez déjà sûrement lu le compte-rendu du Festival des soupes chez Irisa, Dominique (Cuisine Plurielle) y était aussi et moi également, à deux reprises : le jour d'ouverture, j'y ai croisé Irisa, adorable et talentueuse blogueuse mais aussi aquarelliste, j'espère qu'elle mettra ce talent-là à l'honneur sur son blog, un peu comme Emilie (la bulle d'Emilie).... J'y suis retournée le dimanche pour assister à certaines "causeries" sur le Salon de Livre Gourmand dont c'était la première édition. Voici en quelques images et beaucoup de mots, mon sentiment sur cette manifestation...
En préambule, cette manifestation a connu un succès grandissant et les organisateurs ont donc choisi de l'étendre sur 5 jours au lieu de 3 auparavant. Il est vrai qu'il y a 3/4 ans, on se "marchait" dessus ou presque mais le salon était agréable, la circulation s'effectuait assez bien et les ateliers/interventions diverses étaient plutôt bien organisés. Ce qui fut loin d'être le cas cette année...
J'y ai toutefois rencontré des professionnels passionnés et passionnants, j'y ai noué des contacts intéressants et j'ai bien entendu découvert des produits de haute qualité !
Les enfants y ont la part belle : cours de cuisine, sensibilisation à la diététique par une gentille nutritionniste d'Interfel, dégustations, concours de dessins...

Le salon fut cette année considéré plus comme une foire (et encore, pas toujours satisfaisante pour les exposants...) que comme une manifestation gourmande à part entière. Les démonstrations culinaires, ateliers n'étaient pas mis en valeur du tout, à tel point que j'ai raté des moments forts, très agaçant...
Mais j'y ai rencontré des gens déjà connus ou pas, comme ce producteur de liqueur de safran, vanté par Patrick Chazallet et basé dans le Vaucluse : la ferme de Taliouine. La récolte de safran provient des montagnes de l'Atlas mais les pistils sont distillés et conditionnés à Roquemaure, près d'Avignon. Leur liqueur de verveine (sombre car réalisée à base de plantes séchées) et celle de fenouil sont également excellentes. Le site Internet est en construction mais devrait regorger de recettes à base de ces divines liqueurs ! J'ai vraiment sympathisé avec les deux associés qui ont encore de nombreuses cordes gourmandes à leur arc safrané. A suivre donc...


Puis, j'ai dégusté un excellent pain à l'huile d'un boulanger de la région avec une mie extrêmement moelleuse et une croûte très croustiallante, craquante. manifestement une gageure, qu'en pensez-vous, Mesdames Fidji, Samania, Sandra, pros de la boulange culinosphérique ?

Ci-dessous, vous pouvez admirer le fruit du labeur d'un artisan assez fabuleux que j'ai présenté à Irisa. Nicolas (vous n'aurez ni nom, ni coordonnées, Monsieur cultive un certain mystère) d'Aix en Provence, producteur de pain d'épices, notamment aromatisé aux abricots (mon choix pour cette fois ci) et à l'orange (celui d'Irisa). Son secret : faire macérer longuement (surtout pour l'abricot) les fruits compotés dans un alcool et mélanger cette mixture à l'appareil de pain d'épices, qui s'enrichit de saveurs subtiles mais bien présentes et qui lui confère son extraordinaire moelleux ! Pour les amateurs, il sillonne tous les salons gourmands majeurs (Lyon, Marseille, Arles...)

Puis vint la rencontre en vrai, en chair et en os avec les producteurs auvergnats que j'avais pu avoir en ligne, certains abusant peut être de leurs boissons merveilleuses (ci-dessous les produits de la distillerie Couderc)...

Les lentilles et pois blonds de la Planèze et leurs dérivés...

De la charcuterie de cochon mais aussi de boeuf de Salers (notamment un confit de boeuf assez intéressant) et une viande qui a vraiment du goût. La coopérative "l'Acajou des volcans" livre partout en France sa viande extra, avis !

Et Bernard Rochon, un artisan extraordinairement sympathique (hélas non présent sur mes photos), un grand cantalien moustachu volubile, gai, ingénieux, passionné et sachant transmettre sa passion. Il a créé pour les producteurs de lentilles un superbe confit, il est à l'origine de barre de lentilles énergétiques, récompensées cet été et son tout nouveau produit est un vin de fruit ! Mais il élabore aussi des chutneys, gelées, confitures, sirops et coulis divers et variés à base de fruits/légumes, simples et fleurs.

"Tonus du Cantal", la barre énergétique aux lentilles...
Son étal (pardonnez la piètre qualité de la photo), étendu (j'ignore le nombre de références mais c'est assez époustouflant !)

J'ai encore testé des escargots franchement bons (recettes suivront...), du foie gras de toute beauté et qui a l'air de tenir ses promesses, des chocolats pas mal de Valréas, les représentants (dont le patron) hauts en couleur de la Maison de la Truffe à Uzès, avec de jolis produits, notamment du miel parfumé à la truffe (parfait sur des magrets de canard) mais là je n'ai pas craqué, ce sera pour la truffe d'été à la prochaine saison, j'attends cet hiver de trouver des approvisionnements intéressants pour la truffe noire ! Et encore du "beurre d'érable", appelé "tartinable d'érable" (est-ce bien la même chose ?)...
Le syndicat des pâtissiers-chocolatiers du Vaucluse était présent, son Président Claude Mallard orchestrait une mini dégustation de chocolat en expliquant au challand toute l'importance de l'origine, du terroir du des fèves, de façon claire et pédagogique. Bravo à lui !

Une entrée en matière pour la decouverte ensuite des pièces de chocolat sculptées par les apprentis et artisans chocolatier de la région. Des oeuvres de toute beauté comme cet aigle saisissant un poisson entre ses serres, que l'on doit à un tout jeune apprenti arrivé second au concours.

D'autres sculptures tout chocolat...

Enfin, la pièce majeure, le lauréat pour la seconde année consécutive, une mise en scène médiévale d'un chevalier combattant le dragon (un hommage au Rotary, mécène du concours). On la doit à Christian Paris, employé d'une pâtisserie de renom à Vaison La Romaine, la pâtisserie Sube. Il a aussi animé une démonstration culinaire pâtissière et présenté une verrine chocolat/framboise et son biscuit moelleux amandes, pomme et praliné (que je n'ai donc ni vue ni goûtée).
Photo : Christian Paris
Du côté du Livre Gourmand, j'ai écouté avec intérêt Noëlle Chatelet, une femme vive et drôle, venue s'exprimer sur les liens entre le corps (et l'âme) et la nourriture. Vaste débat philosophique !
J'ai également discuté avec quelques auteurs et illustrateurs présents et partagé des "causeries" (plus que des conférences) avec deux d'entre eux. Un bémol, impossible de participer à la fois à une causerie et d'écouter les textes gourmands dits au café littéraire. Encore un problème d'organisation à mon sens...
Le premier Gilbert Fabiani, auteur venu de ses Alpes de Haute Provence sauvages, nous parler de boissons "maison" (à base de simples, mais la discussion a dérivé sur les boissons et préparations à base de fleur et de fruits...), il a distillé un peu d ela magie de ces breuvages que sont les infusions, décoctions, sirops et liqueurs et m'a rassurée sur un ratafia de coing qui dort depuis quelques années ! Apte à se conserver 10 ou 20 ans, il devrait s'avérer délicieux si je l'ouvre cet hiver...
Et puis un délicieux moments auprès de Mincka Ferault-Gualco, ancienne restauratrice passionnée de cuisine médiévale (et qui organise désormais des banquets à thème) qui nous a entraîné dans un voyage gourmand à travers le temps. Nous fut présenté un menu mélangeant les occasions et les genres, composé de poisson à l'escabèche, porc aux deux gingembres et lait d'amande, brie de meaux fourré aux noix, compote d'Yseult (une "soupe" de pomme aux épices), friandises diverses du boute hors, étayé d'anecdotes historiques et dicussion à bâton rompu autour des découvertes culinaires (épices, canne à sucre...) et du manuscrit de Taillevent.
Je ne suis repartie qu'avec un seul livre (quelle prouesse !) sur le coing de Guy Gedda (édité à compte d'auteur), l'un des chefs les plus authentiquement attachés au terroir provençal. Son livre sur la cuisine provençale est parfait mais redondant par rapport à tous ceux que j'ai déjà ! En revanche son opuscule sur le coing réunit des classiques provençaux et des recettes plus inventives du chef. Un ouvrage de plus pour traiter le coing qui abonde dans mon "verger" !
Il faut dire aussi que les dernières grandes parutions comme le livre à 4 mains entre Pierre Hermé et Julie Andrieu, pour ne citer que celui-ci... Bien dommage !
De jolis moments certes mais une organisation qui laisse à désirer, notamment concernant la mise en avant des ateliers et démonstrations culinaires. Ce point de vue est partagé par les blogueurs mais aussi par les exposants et divers acteurs du salon. Il est essentiel de valoriser d'avantage ce qui nourrit et donne du sens aux Journées Gourmandes au risque d'en faire une foire commerciale sans âme...
En préambule, cette manifestation a connu un succès grandissant et les organisateurs ont donc choisi de l'étendre sur 5 jours au lieu de 3 auparavant. Il est vrai qu'il y a 3/4 ans, on se "marchait" dessus ou presque mais le salon était agréable, la circulation s'effectuait assez bien et les ateliers/interventions diverses étaient plutôt bien organisés. Ce qui fut loin d'être le cas cette année...
J'y ai toutefois rencontré des professionnels passionnés et passionnants, j'y ai noué des contacts intéressants et j'ai bien entendu découvert des produits de haute qualité !
Les enfants y ont la part belle : cours de cuisine, sensibilisation à la diététique par une gentille nutritionniste d'Interfel, dégustations, concours de dessins...

Le salon fut cette année considéré plus comme une foire (et encore, pas toujours satisfaisante pour les exposants...) que comme une manifestation gourmande à part entière. Les démonstrations culinaires, ateliers n'étaient pas mis en valeur du tout, à tel point que j'ai raté des moments forts, très agaçant...
Mais j'y ai rencontré des gens déjà connus ou pas, comme ce producteur de liqueur de safran, vanté par Patrick Chazallet et basé dans le Vaucluse : la ferme de Taliouine. La récolte de safran provient des montagnes de l'Atlas mais les pistils sont distillés et conditionnés à Roquemaure, près d'Avignon. Leur liqueur de verveine (sombre car réalisée à base de plantes séchées) et celle de fenouil sont également excellentes. Le site Internet est en construction mais devrait regorger de recettes à base de ces divines liqueurs ! J'ai vraiment sympathisé avec les deux associés qui ont encore de nombreuses cordes gourmandes à leur arc safrané. A suivre donc...


Puis, j'ai dégusté un excellent pain à l'huile d'un boulanger de la région avec une mie extrêmement moelleuse et une croûte très croustiallante, craquante. manifestement une gageure, qu'en pensez-vous, Mesdames Fidji, Samania, Sandra, pros de la boulange culinosphérique ?

Ci-dessous, vous pouvez admirer le fruit du labeur d'un artisan assez fabuleux que j'ai présenté à Irisa. Nicolas (vous n'aurez ni nom, ni coordonnées, Monsieur cultive un certain mystère) d'Aix en Provence, producteur de pain d'épices, notamment aromatisé aux abricots (mon choix pour cette fois ci) et à l'orange (celui d'Irisa). Son secret : faire macérer longuement (surtout pour l'abricot) les fruits compotés dans un alcool et mélanger cette mixture à l'appareil de pain d'épices, qui s'enrichit de saveurs subtiles mais bien présentes et qui lui confère son extraordinaire moelleux ! Pour les amateurs, il sillonne tous les salons gourmands majeurs (Lyon, Marseille, Arles...)

Puis vint la rencontre en vrai, en chair et en os avec les producteurs auvergnats que j'avais pu avoir en ligne, certains abusant peut être de leurs boissons merveilleuses (ci-dessous les produits de la distillerie Couderc)...

Les lentilles et pois blonds de la Planèze et leurs dérivés...

De la charcuterie de cochon mais aussi de boeuf de Salers (notamment un confit de boeuf assez intéressant) et une viande qui a vraiment du goût. La coopérative "l'Acajou des volcans" livre partout en France sa viande extra, avis !

Et Bernard Rochon, un artisan extraordinairement sympathique (hélas non présent sur mes photos), un grand cantalien moustachu volubile, gai, ingénieux, passionné et sachant transmettre sa passion. Il a créé pour les producteurs de lentilles un superbe confit, il est à l'origine de barre de lentilles énergétiques, récompensées cet été et son tout nouveau produit est un vin de fruit ! Mais il élabore aussi des chutneys, gelées, confitures, sirops et coulis divers et variés à base de fruits/légumes, simples et fleurs.

"Tonus du Cantal", la barre énergétique aux lentilles...


J'ai encore testé des escargots franchement bons (recettes suivront...), du foie gras de toute beauté et qui a l'air de tenir ses promesses, des chocolats pas mal de Valréas, les représentants (dont le patron) hauts en couleur de la Maison de la Truffe à Uzès, avec de jolis produits, notamment du miel parfumé à la truffe (parfait sur des magrets de canard) mais là je n'ai pas craqué, ce sera pour la truffe d'été à la prochaine saison, j'attends cet hiver de trouver des approvisionnements intéressants pour la truffe noire ! Et encore du "beurre d'érable", appelé "tartinable d'érable" (est-ce bien la même chose ?)...
Le syndicat des pâtissiers-chocolatiers du Vaucluse était présent, son Président Claude Mallard orchestrait une mini dégustation de chocolat en expliquant au challand toute l'importance de l'origine, du terroir du des fèves, de façon claire et pédagogique. Bravo à lui !

Une entrée en matière pour la decouverte ensuite des pièces de chocolat sculptées par les apprentis et artisans chocolatier de la région. Des oeuvres de toute beauté comme cet aigle saisissant un poisson entre ses serres, que l'on doit à un tout jeune apprenti arrivé second au concours.

D'autres sculptures tout chocolat...

Enfin, la pièce majeure, le lauréat pour la seconde année consécutive, une mise en scène médiévale d'un chevalier combattant le dragon (un hommage au Rotary, mécène du concours). On la doit à Christian Paris, employé d'une pâtisserie de renom à Vaison La Romaine, la pâtisserie Sube. Il a aussi animé une démonstration culinaire pâtissière et présenté une verrine chocolat/framboise et son biscuit moelleux amandes, pomme et praliné (que je n'ai donc ni vue ni goûtée).

Du côté du Livre Gourmand, j'ai écouté avec intérêt Noëlle Chatelet, une femme vive et drôle, venue s'exprimer sur les liens entre le corps (et l'âme) et la nourriture. Vaste débat philosophique !
J'ai également discuté avec quelques auteurs et illustrateurs présents et partagé des "causeries" (plus que des conférences) avec deux d'entre eux. Un bémol, impossible de participer à la fois à une causerie et d'écouter les textes gourmands dits au café littéraire. Encore un problème d'organisation à mon sens...
Le premier Gilbert Fabiani, auteur venu de ses Alpes de Haute Provence sauvages, nous parler de boissons "maison" (à base de simples, mais la discussion a dérivé sur les boissons et préparations à base de fleur et de fruits...), il a distillé un peu d ela magie de ces breuvages que sont les infusions, décoctions, sirops et liqueurs et m'a rassurée sur un ratafia de coing qui dort depuis quelques années ! Apte à se conserver 10 ou 20 ans, il devrait s'avérer délicieux si je l'ouvre cet hiver...
Et puis un délicieux moments auprès de Mincka Ferault-Gualco, ancienne restauratrice passionnée de cuisine médiévale (et qui organise désormais des banquets à thème) qui nous a entraîné dans un voyage gourmand à travers le temps. Nous fut présenté un menu mélangeant les occasions et les genres, composé de poisson à l'escabèche, porc aux deux gingembres et lait d'amande, brie de meaux fourré aux noix, compote d'Yseult (une "soupe" de pomme aux épices), friandises diverses du boute hors, étayé d'anecdotes historiques et dicussion à bâton rompu autour des découvertes culinaires (épices, canne à sucre...) et du manuscrit de Taillevent.
Je ne suis repartie qu'avec un seul livre (quelle prouesse !) sur le coing de Guy Gedda (édité à compte d'auteur), l'un des chefs les plus authentiquement attachés au terroir provençal. Son livre sur la cuisine provençale est parfait mais redondant par rapport à tous ceux que j'ai déjà ! En revanche son opuscule sur le coing réunit des classiques provençaux et des recettes plus inventives du chef. Un ouvrage de plus pour traiter le coing qui abonde dans mon "verger" !
Il faut dire aussi que les dernières grandes parutions comme le livre à 4 mains entre Pierre Hermé et Julie Andrieu, pour ne citer que celui-ci... Bien dommage !
De jolis moments certes mais une organisation qui laisse à désirer, notamment concernant la mise en avant des ateliers et démonstrations culinaires. Ce point de vue est partagé par les blogueurs mais aussi par les exposants et divers acteurs du salon. Il est essentiel de valoriser d'avantage ce qui nourrit et donne du sens aux Journées Gourmandes au risque d'en faire une foire commerciale sans âme...