Selon la légende, l’olivier aurait vu sa création lors d’un combat divin entre Poséidon et Athéna, Zeus arbitrant quel serait de ces dieux le plus beau cadeau offert à l’humanité ; Athéna l’aurait emporté en offrant l’olivier sur la terre qui porterait son nom en remerciement : Athènes naquit ainsi en même temps que l’arbre précieux.
La réalité n’est pas si éloignée et l’olivier existe depuis plus de 15 000 ans, des éléments fossiles ayant notamment été retrouvés en Provence, mais c’est surtout vers 12 000 avant J.C. que les Perses s’employèrent à sa culture. La maîtrise des techniques d'extraction de l'huile est attribuée aux Crétois, en 2 500 av. J.C. (même si les Egyptiens exploitèrent ses propriétés pour les soins du corps et les rituels funéraires plus de 3 000 ans auparavant…) ; la Grèce utilise alors quotidiennement cette ressource précieuse pour l'éclairage, l'alimentation, les soins d’hygiène et de santé.
A la faveur de l’expansion de l’empire grec puis de l’empire romain, l’oléiculture gagne tout le bassin méditerranéen. Les Romains améliorent les procédés d’extraction, de stockage et de transport, ce qui profite à l’essor de l’huile d’olive. On date entre 600 et 800 après J.C. l’oléiculture française et italienne.
Entre périodes de croissance et de repli, l’oléiculture se déploie vers l’Afrique et l’Asie, en gagnant également le continent américain lors des grandes découvertes maritimes… Le XVIème siècle marque l’explosion du commerce de l’huile d’olive, notamment celle de Venise, Crète et Corfou, puis la ville phocéenne devient à son tour une place majeure du marché de l’huile d’olive, avec une production exponentielle dans toute la zone méridionale.
L’huile d’olive connaît son apogée en France au XIXème siècle : en 1840, on dénombre 26 millions d’arbres sur le territoire national et 168 000 hectares cultivés !
Au lendemain du gel historique de 1956, et après les vicissitudes de la maladie et de la concurrence accrue du début du XXème siècle, il ‘en restait plus que 3 millions sur 20 000 hectares ! L’oléiculture française ne s’est remise qu’avec difficulté de ce terrible avatar. Au prix d’effort sur la qualité et d’une politique d’appellation d’origine (et en assumant des coûts de production plus élevés que chez ses voisins, principalement à cause des volumes très faibles et d'un coût de main d'oeuvre plus élevé !), l’huile d’olive nationale offre aujourd’hui 0,2% de la production mondiale ! Une goutte d’or vert dans un océan surtout méditerranéen…