L'anisette est de longue date la reine de l'été sur le pourtour méditerrannéen : "arak" au Liban, "ouzo" en Grèce, "raki" en Turquie, "sambucca" en Italie ou tout simplement "anis" en Espagne. Elle se boit pur en digestif ou allongée d'eau et de glace, comme le "petit jaune de Marseille".
Jadis l'absinthe avait plus de succès que les vins, mais c'était avant que le lobby des viticulteurs, allié aux ligues anti-alcooliques (sic) fasse interdire la boisson parée de tous les maux. Entretemps, le pastis s'est imposé sur les tables de Provence avant de coloniser les bars français. Mais aujourd'hui, n'assisterait-on pas à un renversement de situation ?
Face aux boissons anisées, le rosé est en effet une boisson estivale au succès croissant ; du Var (et de Corse), de Loire ou de la Vallée du Rhône (origine en pleine expansion), la vague "rosée" envahit les restaurants et les terrasses des cafés, de Provence et d'ailleurs ! Plus féminin que l'anisette, le rosé est un vin, associé à un terroir, à une région. Fruité, léger, gourmand, il offre à l'heure de l'apéritif sa palette de couleur, qui oscille du rose perle, très pâle, au rose fushia, en passant par des teintes saumonées. A l'heure du repas, le rosé s'associe aux poissons et fruits de mer, aux grillades, aux salades d'été et aux desserts fruités, à base de fruits rouges et jaunes... Le rosé est multi-facette, tandis qu'il est impossible de dîner à l'anisette. A contrario, on peut cuisiner avec !
Le saviez-vous ? La France et les États-Unis sont les premiers consommateurs de vin rosé au monde : à eux deux, ils consomment près de 50 % de la production mondiale (source http://www.lhotellerie-restauration.fr), les Français appréciant surtout les rosés de Provence...
Et vous , êtes-vous anisette ou rosé ?
Je vous quitte avec cette chanson de Darcelys "Un Ricard bien frais", en vous rappelant l'exposition consacrée à la marque Ricard au Musée des Arts Décoratifs.