Il vient de nous quitter et j'aimais beaucoup le réalisateur Claude Chabrol, pour l'ambiance lourde, l'absurde de ses films, ses inpirations puisées chez Simenon et Hitchcock, ses critiques d'une certaine bourgeoisie, il s'avait de plus s'entourer de grands acteurs, au-delà de ses comédiens fétiches...
C'était également un bon mangeur et bon buveur. En témoignent de nombreux passages dans ses films, qui font la part belle à la bonne chair et aux bons vins ; le repas y sont des moment clés où se dénouent des intrigues, où se précisent les caractères et les sentiments des personnages. "On a l’impression, dans les films, que les gens ne mangent jamais. Même quand ils sont au restaurant. Je n’aime pas ça du tout. Je me suis dit que le jour où je ferais des films, les gens mangeront."
Parmi d'autres citations : "La différence entre le gourmet et le gourmand me fait bien rigoler, il faut savoir être les deux !" ; "Manger et travailler bien, c'est la même chose". Ou encore "La cuisine est le seul art qui ne ment pas" (par la bouche de Jean Yanne dans Le boucher). Ses plats préférés seraient la pintade aux choux, les tomates provençales, la saucisse à la purée de pois cassés.
Il a laissé un livre, comme un testament de gourmand : Chabrol se met à table, signé Laurent Bourdon. Pour chacun des films, une fichet technique revue sous l'angle culinaire et pour 25 d'entre eux, une vraie recette, comme celle du fricandeau à l'oseille dégusté par Michel Serrault dans les Fantômes du chapelier...
J'aurais pu vous proposer la scène implacable du repas et du plat trop cuit ("et la sauce c'est de la flotte !") dans Que la bête meure, mais je vous laisse visionner la recette du Poulet au vinaigre selon Claude Chabrol, la bande-annonce du film.