La galette des Rois est le symbole gourmand de l'Epiphanie, événement religieux de la salutation des Rois Mages à l'enfant Jésus, plus anciennement lié aux Saturnales romaines, ainsi qu'à diverses célébrations comme la renaissance de Mithra par exemple. L'Epiphanie chrétienne est encore un écho au Solstice d'hiver, au renouveau solaire, au retour de la lumière.
Mais l'Epiphanie au sens grec ancien est une apparition soudaine, il a fondamentalement une portée philosophique, ou même littéraire : c'est la compréhension soudaine, l'illumination presque mystique parfois, d'un fait global, une expérience intime et pleine d'émotion, apte à créer l'inspiration du poète, de l'écrivain, du peintre... Radiance, apparition, révélation... autant de synonyme qui révèle la fulgurance d'une impression, sa force, sa plénitude, son évidence. James Joyce en confie la définition dans Portrait of the artist as a young man (trouvée sur ce blog) : Une manifestation spirituelle soudaine que ce soit dans la vulgarité des discours, de l'attitude, lorsque l'on se trouve dans un état d'esprit mémorable.
Dans notre vie, c'est un charme percé à jour, un secret révélé, une expérience entre sensorialité et spiritualité, empreinte de poésie, de beauté surnaturelle. Dès lors, l'art, la nature, l'amour n'offrent-ils pas autant d'épiphanies possibles ? Je vous souhaite de nombreuses épiphanies pour l'année à venir...
NB Pour retrouver la fête annuelle de l'Epiphanie en littérature, je vous conseille cette lecture de Guy de Maupassant. Et pour clore ce billet avec gourmandise, je vous donne rendez-vous avec Claude Monet !
Les Galettes de Claude Monet