La maison basque ou etxe a un charme tout particulier, mais au-delà de son esthétique, sa fonction sociale et familiale était essentielle : la ferme appartenait traditionnellement à l'ensemble de la famille ; transmise à l'aîné(e), ce dernier en avait la gestion mais devait héberger les parents, si bien que les demeures restaient la propriété des mêmes familles au fur et à mesure des générations, et étaient rarement mises à la vente, jusqu'à une période récente. Une particularité de la maison basque est ainsi d'afficher le nom de la famille propriétaire en façade... On aperçoit également d'autres signes d'appartenance, comme le Lauburu, la croix basque, ici sur des volets.
D'habitat rural au XVII et XVIIIème siècles, la maison basque a conservé ses façades et sa structure : les pièces à vivre sont généralement situées dans les étages. L'entrée est orientée à l'est pour se protéger des vents dominants de l'océan, ainsi que la plupart des ouvertures. Le modèle le plus typique est celui de la maison labourdienne*, avec son crépis blanc à la chaux, ses tuiles rousses (côté béarn, la couverture est souvent d'ardoise) et ses colombages colorés, le plus souvent rouge-brun, mais on trouve aussi le vert sapin, le noir ou le bleu foncé, voire ici, un bleu presque turquoise, beaucoup plus rare...
*Le Labourd est l'une des provinces basques, la plus occidentale, de l'Océan jusqu'à Sare/Ainhoa, Hasparren, Bayonne...Les volets comme les éléments extérieurs de charpente sont le plus souvent rouge foncé, dit "rouge basque" : "à l’origine, le sang de boeuf était utilisé pour enduire les pièces de bois, mêlant un aspect rituel à l’aspect pratique - le sang de bœuf était renommé avoir des vertus protectrices contre les insectes et le pourrissement" nous explique Wikipedia...
Petits colombages et balcons du premier étage servaient jadis à sécher les graines, le maïs en particulier qui reste une culture de premier plan au pays basque.
On trouve souvent une pièce supplémentaire : le lorio, pièce à vivre réservée au temps de repos ou aux petits bricolages. Il est généralement dissimulé derrière une porte à battant comme ci-dessous :
Le lorio, typique de la maison labourdine, résulte d'un agrandissement de la maison jadis utilisé pour dépouiller le maïs ; sorte d'abri et de pièce de stockage des marchandises. Si vous passez la tête à travers l'un de ces battants, vous y découvrirez peut-être un intérieur meublé...Pour typer votre entrée et numéroter la maison, certains artisans s'y entendent en céramique décorative aux couleurs basques !
Demain, direction un village réputé : Espelette !