La chaleur écrasante n'a pas empêché les quelques 700 personnes qui se sont retrouvées il y a 3 semaines tout juste sur la place de Gigondas au pied des majestueuses Dentelles de Montmirail. 4ème édition de l'événement mets-vins Gigondas sur Table.
Le rosé de Gigondas a su rafraîchir le début de soirée et plus tard, accompagner certains des mets proposés par les chefs et artisans vauclusiens présents autour de 41 vignerons et négociants de Gigondas : Cyril Glémot de Coteaux et fourchettes (Cairanne), Jean-Paul Lecroq de la Table de Sorgues (Sorgues), Michel Philibert du Gajulea (le Barroux), Philippe Zemour du Bistro Du'O (Vaison) ; 1 fromagère, Josiane Déal (Vaison) ; 1 pâtissier, André Sube (Camaret). Sans oublier Caroline Chochois, chocolatière à Gigondas... Côté rouge, de très jolis flacons ont pu être dégustés et certains "mauvais millésimes" y ont gagné une meilleure considération...
Les vignerons (ci-dessus Christine et Eric Saurel) du domaine Montirius se sont mis en place au son de l'orchestre, auquel participèrent plus tard les enfants de Louis Barruol du Château de Saint Cosme (le fameux James de cette cuvée...)
Voici un résumé en images de la soirée.
Dégustées avec un Gigondas rosé comme celui de Pierre Amadieu par exemple, les moules Suzarelle de Mamie Germaine, par Michel Philibert ; légèrement gratinées, tomatées et safranées, c'est un bel accord pour une mise en bouche type tapa à la provençale. Plus tard, le confit de poitrine de cochon du Ventoux aux épices s'accordera délicieusement avec un Gigondas rouge plutôt épicé, typé Syrah (il y en a !), ou un vin assez jeune et solaire, les tanins et l'alcool étant atténués par le gras du cochon... Parmi les découvertes, un Gigondas nature, sans soufre ajouté au domaine des Grandes Serres, réellement atypique, sans doute plus à l'aise avec un boeuf séché type cecina ou un steack...
Philippe Zemour proposait un tataki de thon rouge, mousseline de carotte et vinaigrette thaï, parfait avec un autre Gigondas rosé, ainsi qu'un crémeux au fois gras de canard, réduction de vin de Gigondas aux épices douces, à accompagner d'un vin jeune et fruité/épicé, ou mieux, un Gigondas rouge très "grenache" comme la cuvée Lieu Dit du domaine des Bosquets par exemple.
Chez Cyril Glémot, on pouvait déguster un sublime bonbon de boeuf mariné au pistou, rémoulade de chou fleur au magret fumé, exquisément fondant, avec un très bel équilibre de saveur. Mon coup de coeur de la soirée ! Je lui ai trouvé dans le Gigondas rouge 2010 du domaine du Cayron un partenaire idéal, en adéquation avec le fumé du magret et à la saveur du pistou.
Toujours chez Cyril Glémot, un coeur de carré de veau laqué à la badiane, taboulé de boulghour aux petits pois, dont les notes épicées, notamment la fraîcheur anisée, s'est fort bien mariée avec le Gigondas rouge 2012 "Terre des Aînés" de Montirius.
Sur le stand de Jean-Paul Lecroq, un classique qui sied à merveille au Gigondas rouge, comme le 2010 de Saint Gayan par exemple, aubergine grillée et confit d'agneau de pays parfum de thym, et un mets plus atypique et plus délicat à accorder : poularde et foie gras façon maki-sushi aux pommes de terre. La note iodée de l'algue nori et le parfum de truffe d'été rendait un mariage bien moins évident mais j'ai trouvé avec le Gigondas rouge 2009 de Raspail Ay, au nez de truffe et à la bouche bien fondue, un accord très satisfaisant.
Place ensuite aux fromages de Josiane Déal, un picodon de Dieulefit, de la fourme d'Ambert et du Laguiole, dégustés avec un Gigondas rouge 2008 du domaine du Pourra ou le 2008 du domaine de Longue Toque. Millésime jugé en son temps comme insuffisamment taillé pour la garde mais qui a réservé de belles surprises. Et que dire de l'improbable 2002 du domaine du Pourra encore ! Ces vins ont su garder leur capital fraicheur lié au terroir minéral et en alitude, balayé par le mistral, de l'appellation Gigondas, qui réserve plus bien des plaisirs dans ses anciens flacons, y compris sur des "mauvaises" années...
Les desserts d'André Sube, macaron au chocolat, verrine abricot-romarin, chou Paris-Brest, tartelette aux framboises, et les chocolats de Caroline Chochois, praliné craquant et ganache au thym ont délicieusement clôturé la soirée.
Ci dessous, on reconnaît Julien Bréchet à gauche et Cyril Glémot à droite.
Merci à Deborah Perrin ainsi qu'aux vignerons et aux chefs. Petite pensée à nouveau pour l'ami Lincoln qui aurait du être présent ce soir là...
Ne manquez pas l'an prochain si vous êtes dans le Nord Vaucluse, cet événement qui fêtera donc sa 5ème édition avec un succès inégalé et gageons, de belles et bonnes choses à découvrir !