Giacomo Leopardi est un poète et philosophe italien majeur du XIXème siècle. C'est aussi un gourmet et un gourmand.
Dès 11 ans, il écrit
“Chi potrà dire vile un cibo delicato,che spesso è il sol ristoro di un povero malato ?
”È ver, ma chi desideri, grazie al cielo, esser sanodeve lasciar tal cibo a un povero malsano ! Piccola seccatura vi sembra ogni mattinadover trangugiare la “cara minestrina”.
"Qui peut dire vil une nourriture délicate, qui est souvent le seul soulagement pour un pauvre malade?"
C'est vrai, mais quiconque souhaite, Dieu merci, être en bonne santé doit laisser une telle nourriture à un pauvre en mauvaise santé ! Petite gêne, vous semblez avoir à avaler la "chère soupe" tous les matins.
Plus tard, il regrette la présence de ses proches, sa famille, ses amis, lors de ses errances à Bologne, Milan, Florance, Rome... "Mange ta part et la mienne, et laisse-la te servir pour te souvenir de moi pour le petit déjeuner et le déjeuner", écrit-il dans une lettre à son frère Pier Francesco.
En 1833, avec son ami Antonio Ranieri, il s'installe en Campanie Felix, entre Naples, Capodimonte et Torre del Greco (dans le quartier qui sera baptisé Contrada Leopardi en son honneur). Leopardi y mène une vie désordonnée : il dort pendant la journée et ne se réveille qu'en fin d'après-midi. On lui sert le petit déjeuner l'après-midi et le déjeuner à une heure variable entre dix heures du soir et minuit. Malgré sa mauvaise santé, il ne suit pas les prescriptions des médecins : s'ils lui ordonnent de ne pas manger de viande, il décide aussitôt de «périr de poisson et de légumes». Mais quand on lui prescrit un régime gras, il ne veut plus goûter du poisson et des légumes, déclarant joyeusement qu'il veut «périr» en se mordant de viande bouillie et en sirotant des bouillons épais comme de la crème.
La liste des plats préférés va des entrées aux desserts. 49 cités, répertoriés et conservés à la Bibliothèque nationale de Naples.
En voici la liste :
Tortellini à la viande maigre
Macaroni ou tagliolini
Capellini au beurre
Pudding de capellini
Pudding de lait
Pudding de polenta
Riz en pudding
Riz au beurre
Riz sauté
Crêpes aux pommes ou aux poires
Beignets de bourrache
Crêpes à la semoule
boulette de semoule
Gnocchi à la polenta
Bignés (choux à la crème)
Choux de pommes de terre
Pommes de terre au beurre
Artichauts frits, au beurre, sauce aux œufs
Citrouilles frites, etc.
Artichauts
Fleurs de courgettes frites
Céleri
Ricotta frite
Ravaiuoli (ravioli je suppose)
Pudding de ricotta
Pan dorato (pain perdu)
Lait frit, crème etc
Purée de haricots
Cervelles frites, au beurre, en cibreo (décrit ici comme une sauce simple et délicate, idéale pour les estomacs fragiles)
Poisson
Pâte brisée au beurre ou au saindoux, pâtisseries, etc.
Pâte feuilletée
Epinards
Oeufs
Lait au bain-marie
Gnocchi (boulettes) de lait
Herbes strascinate (herbes sauvages, cuites, sautées à l'huile et à l'ail)
Navets
Fromage cuit
Boulettes de viande etc
Chifel (genre de gnocchi de pomme de terre) frit
Prosciutto etc
Thon etc
Frappe (beignet plat de carnaval ou boisson glacé type milk-shake?)
Pâtisseries macaronis ou macaronis, gras ou maigres
Foie
Citrouilles ou salades etc fourré à la viande
Langue etc
Bouillie de riz
Leopardi mourut à Naples en 1837. Ranieri raconta que le jour de sa mort, son ami refusa du bouillon (dont la soupe détestée, à l'âge de 11 ans, il écrivit un poème) que sa sœur, Paoletta, voulait qu'il boive pour amortir les trois livres (!) d'amandes sucrées de Sulmona dévorés quelques heures plus tôt. En même temps que le médecin, il réclama «une glace au citron qu'on appelle ici granita (...)» !
Un peu comme cette image tirée du film de Mario Martone, « Il Giovane Favoloso » (« Le Jeune Homme fabuleux »)...
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