15 avril 2016
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Dans l'Angleterre victorienne, Oyster Day était le jour d'arrivée des premières huîtres de la saison sur le marché de Londres, Billingsgate (toujours le plus grand marché au poisson du Royaume Uni). La tradition de la vente d'huître dans la rue était courante à Londres, à 1 penny les quatre. Les "costermongers" ou vendeurs de rue écoulaient ainsi 124 millions d'huître par an !
Ce poème anonyme reflète bien l'enthousiasme à déguster ces premières huîtres, toutes classes confondues :
Greengrocers rise at dawn of sun –
August the fifth – come haste away!
To Billingsgate the thousands run, –
‘Tis Oyster Day! – ’tis Oyster Day!
Illustrated London News, Jul.-Dec., 1851
A Oyster Day, le 4 août à Londres, les enfants collectionnaient les coquilles d'huîtres et créaient des "grottos", genre de caves/grottes faites de ces coquilles, pour lesquels ils glanaient ensuite quelques pièces au son de "remember the grottos" ou "please to the grotto". Une coutume qui a duré du début du XIXème siècle jusqu'à la seconde guerre mondiale. Certains tunnels et de nombreuses caves en sont toujours décorés, celles de Margate dans le Kent sont à voir...
Angel horseback (anges à cheval) est une ancienne recette victorienne à base d'huître grillée dans une tranche de bacon. Cet amuse bouche est parfois servie sur une tranche de pain.
C'est une curiosité que j'ai revisitée après une discussion avec Patrick, en testant la version huître et boeuf persillé : une fine tranche de viande grillée enrobe l'huître. Je préfère cette version à l'originale. A déguster avec une point de horseraddish (raifort)...
Et sinon il existe le devil horseback, tranche de bacon entourant un pruneau, une recette qui a plus aisément traversé la Manche et qui était très à la mode dans les années 1980/90, grillé ou non...
14 avril 2016
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Les huîtres étaient jadis énormément consommées, par toutes les classes sociales. La cuisine victorienne propose des recettes de cuisine et surtout de conserve pour en manger toute l'année. Voici une recette de curry d'huîtres tirée du livre de cuisine Tasty dishes publié en 1897.
Ingrédients
- 2 douzaines d'huîtres
- 1 cuillère à soupe de curry (ici Bombay)
- 1 cuillère à café de farine
- 60 grammes de beurre (j'en ai mis 30)
- 1 citron
- sel, poivre
Préparation
Ouvrir les huîtres et réserver leur eau.
Mélanger l'oignon émincé avec la farine, les épices et le beurre dans un casserole. Puis ajouter l'eau des huîtres et le jus du citron (au goût...). Laisser épaissir la sauce, mélanger avec les huîtres et servir en plat avec du riz blanc, en entrée ou en amuse bouche.
7 avril 2016
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Pancake, griddlecake, flapjack, hoecake, flannelcake, johnnycake... Des mots divers pour désigner un mets identique : une petite crêpe plus ou moins épaisse servie généralement chaude. Mais quelle différence puisque différents termes il y a ?
Pancake vient bien évidemment de pan-cake, gâteau cuit à la poêle. Il est d'origine britannique, cité dans The british housewife (1615) qui donne une recette de "best pancakes" !
Il existe encore au Royaume-Uni une tradition amusante pour Schrove Tuesday (Mardi Gras) : les pancakes races, des courses de crêpes donc. Les participants courent sur une certaine distance en faisant sauter 3 fois leur crêpe dans la poêle. Cette ancienne tradition a lieu dans de nombreuses communes. D'après la légende, la première pancake race aurait vu le jour à Olney (Buckinghamshire) où une cuisnière ayant entendu la cloche de l'église aurait accouru la poêle à la main, toujours avec le pancake, pour ne pas manquer la messe !
On trouve également la dénomination hotcake puisque la crêpe se mange chaude ainsi que celle de fritter ou flitter par évolution phonétique, en référence à la friture qui cuit la crêpe.
Le terme de flapjack aux Etats-Unis, ou flatjack désigne le caractère plat (flat) du "gâteau" ou celui de battre la pâte (to flap) . Rien à voir avec la barre de céréales que désigne le nom de flapjack au Royaume-Uni... On trouve encore flapover, flopover, flap ou flatcake, flipjack... Même genre d'origine pour le battercake, là encore la pâte doit être battue. Or, on dit généralement que la pâte à pancake doit être mélangée rapidement, même s'il reste des grumeaux. Paradoxe ? Evolution de la recette ?
Le terme de griddlecake (griddle cake) renvoie au mode de cuisson, griddle désignant une plaque (genre plancha) et non plus une poêle. Certains évoquent aussi le fait que le griddlecake se prépare à base de farine de maïs, mais aucune certitude sur ce point-là.
Dans le sud des Etats-Unis, le hoecake désigne l'ustensile, hoe (sarcloir, houe) sur lequel les pionniers américains cuisaient la crêpe, plutôt de belle taille, à même les braises. Celui-ci est semble également réalisé à partir de farine de maïs blanc et plus rustique.
Le flannelcake est un ancien terme de Pennsylvanie qui désigne un genre de pancake plus épais, lointainement originaire d'Irlande/Ecosse. L'étymologie pourrait être liée à la "flanelle" française ou à l'ancien français "flaine" qui désigne une couverture, une texture douillette et chaude... On trouve aussi flannen cake à rapprocher du flannen bannock écossais à base d'avoine.
On trouve enfin le johnnycake plutôt sur la côte est des Etats-Unis où il désigne également un genre de pancake à base de maïs. L'étymologie hésite entre "journey cake" et "jannack" qui désigne un genre de oat cake ou oat bread (pain d'avoine) cité dans The british housewife (1615) cité au début de cet article. Et la boucle est bouclée...