Trois variétés de citronnier sont cultivées sur Menton : les "Bignettes" (begnet) qui produisent des fruits à peau lisse et fine, très juteux ; les "Sériesqués" à peau épaisse et lisse et qui contiennent moins de jus que les Bignettes ; les "Bullotins" les fruits sont plus gros, leur peau est très épaisse et raboteuse et ont peu de jus. Jadis, on trouvait également les cédrats à confire...
Cette industrie florissante a baissé durant les années de guerre avant de subir le contrecoup du terrible gel de 1956 qui a bien failli mettre un point final à la culture que les ancêtres Mentonnais avaient organisés et développé durant cinq siècles ! A Menton, 15 agrumiculteurs vivraient de leur production, avec une production d'environ 100 tonnes par an. Et la Ville incite les propriétaires à replanter citronniers, orangers, clémentiniers et autres kumquats.
Au XVIIIème, l’agrumiculture est la première activité économique de Menton : en 1860, la production d’agrumes (citrons et oranges) était de 2,8 millions de quintaux de fruits et 35 millions de citrons étaient alors vendus à l'export chaque année, principalement vers l’Angleterre, l’Allemagne, la Russie et même l’Amérique du Nord. A cette période en parallèle de la réglementation des exportations est créée un organisme chargé de veiller à l'état sanitaire des fruits.
Le citronnier, "cet arbre si productif, écrit Papon en 1804, donne 4 à 5 fois dans l’année et peut être davantage". En effet, lorsqu’il est sain et qu’il n’a pas subi les attaques des intempéries ou des insectes, il produit toute l’année. De fait, les textes attestent de l'extraordinaire productivité de la région mentonnaise.
La récolte de ces citrons se fait en plusieurs fois de façon à "soulager" l'arbre et à faciliter la maturation des fruits suivants. Les fleurs du mois de Mai donneront les fruits qui sont appelés "prime fiou" (première fleur) et qui se ramassent d’octobre à février. En mars viennent les fruits de "segunde fiou" (seconde fleur), plus fragiles. Enfin, la troisième récolte qui se fait en été est appelée "verdame" (verdaime ?).