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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 11:35
Jusqu’en 1940, la commune de Plougastel produit le quart de la production française, exportant vers Paris, puis vers l’Angleterre ; aujourd’hui, en dépit des efforts des producteurs locaux pour relancer la fraise bretonne (en 1997, le Musée de Plougastel devient "Musée de la Fraise et du Patrimoine", musée unique en France), celle-ci ne représente plus que 1 à 2% de la production nationale, avec quelque 900 tonnes par an.
Autre région dont le petit fruit rouge est associé à l'essor économique : la Dordogne, où la fraise a en effet suscité l'implantation d’une industrie confiturière de portée mondiale (Andros, Boin).

Désormais c’est le grand Sud-Ouest et notamment l’Aquitaine qui fournit le premier tonnage, avec peu ou prou (selon les années) la moitié de la production nationale ; suivent le bassin Rhône-Méditerranée, le Val de Loire, la Bretagne et l'est de la France. Loin derrière l’Espagne et même l’Allemagne, la France oscille entre le 3ème et le 4ème rang européen. Sur les 110 000 tonnes de fraises consommées en moyenne chaque année dans l’Hexagone, moins de la moitié sont cultivées en France, le reste venant principalement d'Espagne (presque les deux tiers). Le Maroc exporte aussi des fraises en France, laquelle en réexporte une partie, notamment en Allemagne, pays qui consomme deux fois plus de fraises que la France. Notons au passage que l’Espagne utilise souvent une main d’œuvre marocaine bon marché tandis que l’Allemagne use, elle, de bras polonais à bas prix !
Au total, sur les 3,1 millions de tonnes commercialisées l'an dernier dans le monde, 1,3 million proviennent des Etats-Unis et 330 000 de l'Espagne. L'Allemagne en produit près de 100 000 tonnes, l'Italie environ 50 000 et la Belgique 40 000. La France, avec ses 3 000 producteurs, fournit de 50 à 70 000 tonnes de fraises.

La fraise nationale doit donc faire face aux produits en provenance du monde entier : en hiver, ils nous parviennent de l’hémisphère Sud ou d’Israël ; en février/mars, les fraises d’Espagne prennent le relais.

La production française
commence seulement
en mai/juin
(parfois en avril)
 sur un marché
souvent saturé et
aux cours déprimés.








La chute des cours est directement pilotée par la stratégie commerciale des grandes et moyennes surfaces : les centrales d’achat privilégient les importations et le stockage préventif pour provoquer la chute des cours à la production ; s’ajoute le chantage au refus d’acheter devant une offre encore trop atomisée (quelques interprofessions pour de nombreux producteurs indépendants). La grande distribution est comme toujours toute puissante et tire souvent les prix vers le bas. Dans le rayon fruits des grandes surfaces, la fraise fonctionne en fait comme un produit d’appel. Les marges se font d’abord sur la pomme, facile à conserver et généralement vendue très chère au regard des prix payés aux producteurs. A contrario, la fraise est une denrée fragile, qui s’abîme vite et en cas de "surproduction" (arrivée dans le même temps de produits de diverses régions de France et d’Espagne), il n’est pas rare de voir des cageots partir à la poubelle ! Du fait de sa fragilité, la fraise aura donc tout intérêt à être consommée dans sa région de production…

Et certaines coopératives ne jouent pas toujours le jeu : quand le produit manque, on se ravitaille souvent à l’étranger et il n’est pas rare de trouver un étiquetage en allemand sur des barquettes françaises quand la saison est un peu avancée !
Quant à la météo, il est difficile de composer avec un partenaire aussi versatile ! Un mois de mai maussade peut compliquer la cueillette, le conditionnement et la livraison d’un fruit particulièrement fragile. C’est pourtant les années de bas rendement qu’on voit les cours les plus hauts…

Seul moyen d’échapper à l’effondrement des prix, la production nationale se prolonge jusqu’en novembre grâce aux variétés remontantes. Par ailleurs, depuis quelques années, se développe la culture de la fraise hors-sol : sous abris chauffés en verre, les fraisiers sont plantés dans des bacs contenant écorces de pin, tourbe ou fibres de coco. Pratiquée à hauteur d'homme, la première récolte, à la fin février, permet de concurrencer les premières fraises espagnoles. La même technique garantit également une production de qualité honnête après l’été. Cette culture ne vaut pas cependant la fraise cultivée en plein champ, au soleil…

Dommage pour les gourmands, et notamment les Français qui font figurer la fraise parmi leurs fruits favoris. Sa consommation a du reste augmenté de 50 % en 10 ans. Aujourd'hui, nous consommons 4 kilos de fraises par personne et par an. Mais, la qualité de certaines productions du Sud-Ouest, du Sud-Est, de Sologne ou du Saumurois obtenue par des soins constants et une attention régulière, a un prix que le consommateur n’est pas toujours prêt à payer ! Seuls 20 % des foyers en achètent environ 4 fois par semaine lorsqu’on est en pleine saison. Les plus motivés s’en procurent seulement une à deux fois par semaine. Les principaux critères d’achats sont la couleur, le parfum, l’origine, la variété, la présence d’un signe de qualité voire l’identification de la région productrice.

La grande diversité des fraises françaises (sur environ 85 variétés, près d’une quinzaine se retrouve fréquemment sur les étals) pourrait être un atout mais elle semble un frein à la consommation : on ne sait que choisir ! Rien qu'en 1998, le Centre interrégional de recherche et d'expérimentation de la fraise (Ciref) en a créé cinq : Ciflorette, Cigaline, Cireine, Ciloé et Cigoulette. Seules la Gariguette et la Mara des bois ont acquis la notoriété suffisante, notamment en raison de leurs grandes qualités gustatives, pour se maintenir à flot…

On ne le dira jamais assez, consommer français, et si possible local, c’est déguster presqu'à coup sûr une fraise charnue, juteuse, parfumée, récoltée à la bonne saison et dans les conditions traditionnelles de culture, en privilégiant la production locale. Résistons donc aux envies de croquer dans un fruit insipide sous prétexte qu’il vous fait de l’œil dès le mois de mars sur les étals des marchés ou des grandes surfaces !

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commentaires

E
Très intéressant ton article. Celle que je préfère c'est la fraise des bois mais je ne la cueille plus depuis que je sais les renards porteurs de maladie très graves dont la douve du foie. Dommage..., elle est incomparable. Je fais faire plus attention sur la provenance mais souvent l'été, je l'achète à un producteur local du Nord directement.
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T
merci pour tes précieuses explications Tiuscha :)<br /> bonne après midi à toi
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M
Je n'aime pas la fraise d'Espagne chut mon mari n'est pas là lolll, je n'aime que la française au goût naturel et sucrée. Ma préférée commence par la gariguette biensûr que j'ai ramenée de mon séjour dans le Morbihan. Mais aussi la Mara au goût des bois !  que j'ai en suspente à la maison, ensuite les miennes françaises remontantes de mon jardin ! Très belles explications merci !<br />  
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