26 août 2007
7
26
/08
/août
/2007
16:05
L'ail de Piolenc existe : j'en mange quotidiennement ou presque ! De l'avis de Robert Champ, Grand Maître de la Confrérie, il se distingue de ceux d'autres régions par des têtes plus grosses et des gousses bien pleines. Il semble qu'il ait aussi un goût plus puissant (du coup, pour l'utilisation de l'ail frais, il faut sans doute relativiser les proportions données pour les recettes du blog !) et qu'il se conserve plus longtemps (sous réserve qu'il ait été bien séché et stocké...).
Et pourtant rien ne prédestinait ce petit village du Vaucluse traversé par la Nationale 7, à cette production aillée... Piolenc a longtemps été producteur de paille à balai, une industrie qui employait le gros des habitants. Jadis (il n'y a pas encore très lontemps), il y avait également des rizières sur des terrains plus proche du Rhône avant que ses crues pluriannuelles n'aient été endiguées) ainsi qu'une production maraîchère paysanne. Subsistent encore quelques vergers non productifs, une productrice locale de melon (petites quantités en revente directe, très belle qualité), un autre de courge (grosse production), et surtout l'ail !
Venu remplacer la paille à balai après-guerre, l'ail est devenu la première denrée produite par de nombreuses familles locales et le premier employeur piolençois. Le sol argileux, lourd, est propice à la culture de l'ail.
A l'époque, les premiers débouchés était le marché quotidien d'Orange où l'on venait vendre ses kilos d'ail en voiture à cheval. Avec la démocratisation de l'automobile, puis des télécommunications, le marché a explosé et s'est porté sur les MIN (marché d'intérêt national) de Cavaillon, créé en 1965, ou celui de Chateaurenard. Durant longtemps, on négocie sur place entre grossistes spécialisés dans l'ail et la multitude de petits producteurs.
La famille Millet produit ainsi de l'ail depuis les années 30 et voit aujourd'hui la quatrième génération de producteurs. L'affaire reste familiale et le grand-père, Jean Millet, plus de 80 ans mais bon pied, bon oeil, donne un coup de main pour tresser l'ail en vue de la Fête de l'Ail... Il fut pendant plus de quinze ans le Grand Maître de la Confrérie de l'Ail de Piolenc, reste un représentant éminent du monde rural local et est un charmant vieux monsieur avec qui j'ai eu le plaisir de discuter (ainsi qu'avec son petit fils Frédéric) pour connaître l'histoire de l'ail piolençois...
Venu remplacer la paille à balai après-guerre, l'ail est devenu la première denrée produite par de nombreuses familles locales et le premier employeur piolençois. Le sol argileux, lourd, est propice à la culture de l'ail.
A l'époque, les premiers débouchés était le marché quotidien d'Orange où l'on venait vendre ses kilos d'ail en voiture à cheval. Avec la démocratisation de l'automobile, puis des télécommunications, le marché a explosé et s'est porté sur les MIN (marché d'intérêt national) de Cavaillon, créé en 1965, ou celui de Chateaurenard. Durant longtemps, on négocie sur place entre grossistes spécialisés dans l'ail et la multitude de petits producteurs.
La famille Millet produit ainsi de l'ail depuis les années 30 et voit aujourd'hui la quatrième génération de producteurs. L'affaire reste familiale et le grand-père, Jean Millet, plus de 80 ans mais bon pied, bon oeil, donne un coup de main pour tresser l'ail en vue de la Fête de l'Ail... Il fut pendant plus de quinze ans le Grand Maître de la Confrérie de l'Ail de Piolenc, reste un représentant éminent du monde rural local et est un charmant vieux monsieur avec qui j'ai eu le plaisir de discuter (ainsi qu'avec son petit fils Frédéric) pour connaître l'histoire de l'ail piolençois...
Avec la mondialisation, l'ail piolençois, comme l'ail français (La France se situe au 25ème rang mondial, loin, très loin devant la Chine), a perdu du terrain face aux importations d'Amérique du Sud ou d'Espagne.
Désormais, il n'y a plus guère qu'un ou deux grossistes en ail, qui imposent leurs conditions, et souvent, les producteurs rentrent avec leur stock invendu. Il ne reste plus aujourd'hui qu'une petite dizaine de producteurs à Piolenc, pour qui l'ail représente qu'une production accessoire. C'est la pépinière fruitière et viticole qui représente le gros des revenus désormais.
Aujourd'hui, il se vend 200 tonnes d'ail piolençois (1% de la production nationale !), essentiellement de l'ail frais (et surtout du blanc, le violet étant très peu représenté) vendu dès la récolte, autour du mois de juin. Il ne reste qu'environ 20% d'ail séché pour les besoins locaux, surtout pour la Fête de l'Ail.
L'ail s'obtient par semis, ils ont lieu en décembre/janvier (les caïeux ne se reproduisent pas en particulier à cause des maladies). Il existe aussi l'ail d'automne semé en septembre mais à Piolenc, on ne produit que l'ail de Printemps qui est récolté dès mi-avril et jusqu'à mi juillet. L'ail frais se garde bien dans le bas du réfrigérateur, facilement deux mois, tandis que l'ail séché peut se conserver jusqu'au mois de mars, soit presqu'un an ! Les bonnes années, il peut même se conserver plus d'un an mais c'est rarissime...
Pour le conserver, chacun sait qu'on doit pendre les tresses dans un endroit bien ventilé, pas trop humide (il pourrit), ni trop sec (il... sèche !).
L'ail de Piolenc reste l'emblème de la région, la production s'étend au sud vers Orange, au nord vers Mornas, voire Mondragon, à l'est vers Sérignan et Uchaux. La mondialisation pose la question de l'avenir de l'ail à Piolenc, le prix étant, comme beaucoup de denrées de base, le critère essentiel de sélection dans l'achat de la plupart des consommateurs. Mais il restera encore de longues années liées indissociablement au village de Piolenc...
Merci encore à la famille Millet pour l'accueil (les photos ont été prises dans leur entrepot).
Merci encore à la famille Millet pour l'accueil (les photos ont été prises dans leur entrepot).