La capucine n'a que peu de rapport avec la danse de la comptine, mais toutes deux font références semble-t-il aux Soeurs Capucines, religieuses occupant un ancien couvent de la rue des capucines à Paris, coiffées d'un capuchon taillé en pointe, dit capuce. Ou encore de la robe à capuche des moines capucins. Les fillettes accroupies à la fin de la chanson, tout comme la fleur dont le calice à "éperon" rappellent la forme de ce capuchon...
Grande et petitce capucine sont originaires du Pérou ; en raison de son piquant léger en bouche, on surnommait la capucine "cresson" du Pérou (on trouve aussi cresson d'Inde). La capucine est rapidement cultivée comme plante médicinale et condimentaire. On consomme la fleur et la feuille, fraîches en salade, ainsi que les boutons floraux macérés dans le vinaigre comme les câpres, un apprêt ancien puisque 'il est cité dans la Nouvelle Instruction pour les Confitures, les liqueurs, et les fruits de François Massiallot (1692) : "Il y a aussi des capres capucines ou nasturées, qui sont des boutons à fleur d'une plante annuelle assez connuë :On les prend avant qu'ils s'épanouissent, et on les confit de même". La saveur en est piquante pour les feuilles comme les fleurs (les pétales sont un peu plus doux et sucrés) et rappelle le cresson ou le raifort.
Son principal atout nutritionnel est sa richesse en vitamine C, mieux vaut dont la consommer crue ; elle aurait aussi des vertus antiseptiques et cicatrisantes...
La fleur aurait une capacité des plus poétiques, observée par Mademoiselle Linné, la fille du célèbre naturaliste et médecin suédois, créateur d'une classification générale des êtes naturels : elle aurait remarqué que par temps chaud, à la tombée du jour, la capucine émettait des sortes d'étincelles électriques, un peu semblable au dernier rayon du soleil avant de disparaître sous la ligne d'horizon... Une fée ?
La capucine apporte sa note piquante à plusieurs mets dont cette île flottante salée à la bisque de homard ou à ces gambas en nage de citronnelle...