Hier, nous sommes allées, Melle E et moi visiter le Palais Garnier et nous en avons profité pour déjeuner au Restaurant de l'Opéra, en gourmandes assumées ! L'architecture peut surprendre, décontenancer voire choquer les adeptes de clacissisme. Personnellement, le style moderne en rouge et blanc, aux formes voluptueusement arrondies, me heurte moins que la pyramide de verre qui coupe net les perspectives du Louvre, lorsqu'on s'en approche depuis le passage Richelieu... Cette architecture toute féminine signée Odile Decq met en valeur la cuisine du talentueux isérois Christophe Aribert et de son chef exécutif Yann Tanneau.
Point de vue sur la salle de restaurant (NB les volutes blanches du plafond du rez-de-chaussée, dissimulent un second étage de service, soit environ 150 couverts en tout !), les sièges à la Dali très confortables, une salle lumineuse et un éclairage tamisé le soir. Et la terrasse, dont les parisiens peuvent profiter lorsque le soleil pointe le bout de son nez...
Nous avons pris chacune un plat et un dessert : pour Mademoiselle, la bavette : rôtie, échalotes, chou-fleur cuit et cru, antésite, ail léger, gratin du Vercors. L'ensemble est bien assorti, entre une créativité maîtrisée et un clin d'oeil au terroir du chef. Le jus de viande à l'antésite est à tomber ! A noter, un serveur bien attentionné a pré-coupé la viande, voyant l'embarras de la demoiselle... Le service est ici au top, l'accueil excellent, attentionné mais décontracté, le maître d'hôtel qui s'est occupé de notre table s'est avéré charmant, courtois, intéressant dans ses propos et à l'écoute.
J'ai pris le pata negra : côte rôtie, miel de l'Opéra, sureau, réglisse, olive noire et émulsion de polenta. Excellente cuisson, le pana negra rôti est servi rosé, tendre à souhait avec un gras délicieux, l'émulsion mousseuse de polenta est une jolie trouvaille, j'ai évidemment aimé la touche réglissée (même si j'ai préféré la sauce à l'antésite), Quant au miel récolté sur le toit de l'Opéra, sa réputation n'est pas du tout usurpée, il est excellent, subtil et aromatique à la fois !
Le dessert de la miss, la pêche, melba classique rôtie entière au four, groseille et glace vanille, très joli contraste de température et de textures, avec un peu de crumble sur la glace, et du craquant de la pistache.Et pour moi, café gourmand entre deux opéras : l'un, classique chocolat-café-amande, l'autre contemporain, chartreuse jaune, noix, lait, croque chocolat au pan massala, en mini bouchées, avec un excellent nougat au chocolat, un sablé à la farine torréfiée et une mini guimauve ; un assortiment gourmand, bien réalisé.
Le tout, deux plats, deux desserts, demi-bouteille d'eau et un verre de vin (Julienas 2010, moyen et servi trop froid ; il n'y a pas de sommelier), pour un peu plus de 100 euros, un peu cher, notamment si l'on compare avec le Mini Palais, autre table de musée qui offre une cuisine bistro chic, tandis que L'Opéra Restaurant propose une cuisine plus élaborée, qui connaît un succès grandissant depuis son ouverture fin juin.
Une curiosité anecdotique : le "lave-main" en forme de vague éclairé en blanc lors du savonnage et en rouge lors du rinçage...
L'Opéra Restaurant
PLace Jacques Rouché
75001 Paris
Tel 01 42 68 86 80
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