Il y a une dizaine de jours, nous souhaitions sortir en tête à tête pas trop loin, entre l'animation aux Plantes rares et Jardin naturel de Sérignan et le marché aux vins de Cairanne le lendemain matin... Nous sommes retournés chez Laurent Azoulay, au Saule Pleureur à Monteux, une table que nous avions apprécié pour son inventivité, sa précision, la qualité des produits et l'accueil ; le chef notamment est d'une grande gentillesse et très disponible (après le service bien sûr). Après ce menu tout homard au Champagne, nous avons goûté les plaisirs printaniers lors d'un dîner haut en couleurs (auquel les photos ne rendent pas hommage, hélas) et en saveurs !
Pour l'apéritif, nous avons accompagné une flûte de Champagne d'une crème de courgette en cappuccino de curry, de moelleux au Comté et de saumon mariné à la sauce soja. De bons accords surtout pour les deux premières amuse-bouche.
Le début de repas est marqué par le fenouil, en velouté et crème glacée (rien d'étonnant, ce légume ouvre l'appétit), suivi d'un oeuf de caille entouré une très fine tranche de jambon.
Première entrée, superbe, colorée, champêtre : les asperges vertes "les demoiselles" de Robert Blanc, oeuf de poule à 64°C, hollandaise crémeuse. Cuissons parfaites, le détail en plus : une "gelée" d'asperge (velouté d'asperges vertes crémé et gélifié) et des fleurs qui valorisent cette entrée magnifiquement.
L'autre entrée : les langoustines bretonnes croustillantes, basilic/citron, tartare de tomates de provence, gazpacho relevé de safran. Beaucoup de saveur pour cette entrée copieuse : outre le croustillant servi dans l'assiette, il y a 3 autres croustillants ! Le tartare est cru-cuit-confit, bien relevé et le gazpacho est à l'avenant. Très bon.
Entre deux, pour lui : cappucino foie gras-petit pois mentholé, j'adore ce mariage de saveurs avec la menthe qui donne du peps au foie gras (j'avais testé cet automne), le petit plus, les morceaux de fois gras qui offre de la mâche, la texture n'est pas toute lisse et c'est tant mieux ! Et la tuile très verte, bien croustillante apporte une note de fraîcheur au palais.
Second plat au menu : les coquilles Saint Jacques juste saisies, petits violets de Provence façon barigoule au chorizo Bellota, jus relevé. Joli, gourmand, avec la profondeur de l'artichaut décliné également en purée, la puissance mesurée du bellota, la finesse de la Saint Jacques et son intégrité gustative, c'est un plat très réussi.
Côté viande, le pigeonneau fermier de Sarrians, en fine croûte de muesli, gnocchi au vert, jus réduit cacao-huile d'argan. le pîgeonneau est d'une grande tendreté, cuisson parfaite et tout en finesse. Le jus est concentré et le vert est décliné ici aussi en gnocchi, purée et légumes frais, al dente.
Autre viande, la poitrine de cochon fermier du Ventoux, confite puis laquée aux épices, crème de boudin, vert, jus de cuisson : une cuisson lente la nuit (7/8 heures) procure évidemment une grande tendreté, un fondant incomparable ; l'assiette est équilibrée entre les notes "vertes" des légumes et la crème de boudin, le tout est très gourmand.
Après une assiette de fromage pour Monsieur, les desserts ; le premier est tout chocolat : les chocolats de la chocolaterie de l'Opéra meringue, fondant, crémeux, croquant, froid... sorbet au cacao intense. Bien fait et très chocolaté, pour amateurs du genre !
Les fraises de Carpentras en déclinaison, meringue, crumble, gelée, sorbet, émulsion. le truc en plus, la barbe à papa, ludique et une fraise confite au miel. C'est frais et fruité, parfait pour moi en final de ce repas ! Avec quelques mignardises gourmandes et un petit cadeau du chef pour le petit déjeuner, une touchante attention...
Le Saule Pleureur
145 Chemin Beauregard
84170 Monteux
04 90 62 01 35
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